Les opérateurs mobiles en Belgique

Publié par Jonathan Estevez le

Voici quelques jours, nous apprenions qu’un opérateur allait quitter le marché belge de la téléphonie mobile. L’opérateur Join va ainsi disparaitre d’ici à la fin 2018. Il s’agit en réalité d’un des derniers d’une longue liste.

MNO, Full-MVNO, Light-MVNO, Second Brand, Branded Reseller, MVNA et MVNE. C’est quoi tout ça ?

Dans le monde et en Belgique les opérateurs se distinguent en plusieurs catégories. Il y aura 3 grands types d’opérateurs :

  • Les MNO pour les opérateurs de réseaux mobiles. Ceux ayant les antennes, l’infrastructure et les services.
  • Les MVNO ou opérateurs mobiles virtuels qui auront différentes parties mais n’auront jamais les antennes et utiliseront ceux d’un MNO.
  • Les derniers ne sont pas à proprement parler des opérateurs mais offriront plus leurs services afin de permettre à un opérateur virtuel d’exister. Il s’agira alors de MVNE ou MVNA.

MNO

Les MNO sont les opérateurs de téléphonie mobile qui possèdent des licences pour l’exploitation de réseaux avec des antennes émettant sur les fréquences qui leurs ont été attribuées. Par exemple le 900 et le 1800 MHz pour la 2G (Le GSM), le 900 et le 2100 MHZ pour la 3G (UMTS), ou encore pour l’instant le 800, 1800 ou 2600 MHz pour la 4G. Mais aussi un certain nombres de connexions, de serveurs et de services afin d’offrir aux clients les services de voix, de sms, de MMS, de data …

Ce genre de réseau est identifié au niveau technique par un couple de numéros. Le premier numéro du couple est un identifiant pour le pays où émet un opérateur, le Mobile Country Code ou MCC. Pour la Belgique, il s’agit du code 206 (208 pour la France, 204 pour les Pays-Bas ou encore 262 pour l’Allemagne). Ensuite, on retrouve un code pour le réseau mobile qui sera par pays. Ainsi, en Belgique, le 01 est pour Proximus, le 10 pour Orange Belgique et le 20 pour Base.

Ces codes permettent d’identifier le réseau qu’émettent les antennes. Mais ce sera aussi une partie d’un identifiant dédié à chaque utilisateur. Ainsi, toute carte sim contient un code IMSI, composé comme premier nombre le MCC et le MNC suivi par d’autres chiffres permettant d’identifier l’usager au sein du réseau. Un code pour connaitre la base de données ou se trouve l’utilisateur (La base HLR) ainsi qu’un numéro unique au sein de cette base de données. Un utilisateur tentera ainsi de se connecter à son réseau et, s’il n’y arrive pas, se connectera sur un autre réseau. Et via cette identifiant unique, le réseau différent du sien pour savoir à qui appartient la carte sim et donc voir s’il est autorisé à se connecter à son réseau. De quoi envoyer la facture au bon destinataire.

MVNO

Un MVNO pour Mobile Virtual Network Operator ou opérateur de réseau mobile virtuel est un opérateur qui se caractérise par le fait qu’il aura besoin d’un opérateur de réseau mobile (MNO) afin d’offrir ses services. On retrouvera alors plusieurs types de MVNO en fonction de la partie qu’il gérera et de la partie qu’il laissera au MNO.

Full MVNO

Un Full MVNO est, pour faire assez simple, très proche d’un MNO dans le sens où il gérera pratiquement tout lui-même. La différence sera qu’il aura besoin du réseau d’antennes d’un MNO pour fonctionner. En effet, un Full-MVNO n’aura pas d’infrastructures d’antennes propres. Par contre, il aura sont propre couple de MCC et MNC.

En Belgique, les full MVNO sont : Telenet (206-05), LycaMobile (206-06), Vectone Mobile (206-07), Unleashed (206-30), Join (206-40). Cette caractéristique permettra de plus facilement changer d’opérateur physique. Les Full-MVNO gérant leurs propres sim avec leurs propres identifiants. D’un point de vue technique et de façon très simplifiée, le MNO doit tout simplement autoriser ce MVNO à se connecter sur son réseau. Bien sûr, pour que cela fonctionne, un certain nombre d’interconnexions sera nécéssaire entre le MNO et le MVNO.

Un Full-MVNO pourra changer de façon quasi transparente de MNO pour le client. Il devra bien sûr se connecter au nouveau MNO et changer des réglages mais tout se fera de façon transparente. C’est ainsi que Telenet a pu passer tous ses clients du réseau Orange au réseau Base.

Si Join va bientôt disparaitre au vu de l’annonce récente, c’est un nouveau qui devrait voir le jour d’ici quelques mois avec l’arrivée de Nethys pour VooMobile.

Light-MVNO

Un light MVNO aura comme différence avec un full-MVNO de ne pas gérer la partie infrastructures. Il gérera la partie facturations, supports, service client, marketing etc… mais se reposera sur l’infrastructure réseau d’un opérateur. Bien sûr, il pourra avoir c’est propres offres, ses propres règles etc… mais les cartes sim seront lié à l’opérateur auxquelles le light-MVNO sera rattachés. 
D’ailleurs un Light-MVNO peux très bien être basé sur un MNO ou sur un Full-MVNO.

Comme light-MVNO en Belgique, nous avons par exemple VooMobile qui est pour l’instant un light-MVNO du Full-MVNO Telenet. Nous avions aussi Mobile Viking qui était un light-MVNO sur le réseau Base, mais qui est occupé à devenir un Full-MVNO depuis que c’est devenu une marque de Unleashed/Medialaan.

Au contraire des Full-MVNO, un light MVNO lié à un MNO sera obligé de changer les cartes sim des clients. Medialaan par exemple, qui passe de Light-MVNO à full-MVNO, est obligé de changer les cartes sims des clients pour le lier au nouveau réseau.

Second Brand

Il y a aussi les opérateurs dit “Second brand”. Comme sa traduction le dit très bien, il s’agit de seconde marque. Les cas connus soproviennent souvent d’une marque créant une seconde marque plus low-cost. Toute l’infrastructure utilisée sera celle de l’opérateur principal mais des différences existeront éventuellement sur, par exemples un support dédié voire à des systèmes informatiques secondaires différents. Cette différence pouvant être liée à des origines historiques telles qu’un système de gestion client différent.

En Belgique l’exemple le plus parlant est Scarlet, la marque Low-Cost de Proximus

Branded reseller

Les branded reseller sont, eux, des cas atypiques, sans parler d’opérateurs à proprement parler. On parlera ici plus d’offre commerciale. Ainsi, toute l’offre d’origine sera liée à un opérateur et ses offres qui seront simplement vendues sous un autre nom. Cela peux prendre plusieurs formes mais un des cas possibles est celui où un opérateur mobile signe un accord commercial avec une marque pour atteindre un marché spécifique via cette marque. L’opérateur gérant tout de A à Z et la marque ne déléguant que son nom. Bien sûr, des accords supplémentaires pourront venir faire que la marque vends le produit  dans son propre réseau de magasins par exemple.

Si dans le passé ce genre d’offre était courant et facilement visible du grand public, c’est un peu moins le cas actuellement. Et n’ayant pas pu vérifier des informations, je préfère ne pas donner d’exemples.

MVNE

Les infrastructures techniques pour les MVNO peuvent être assez lourdes. Entre la connectivité, les “serveurs” ainsi que les services, cela peut vite être un investissement de départ assez conséquent que ça soit en termes financiers ou en termes de personnes ayant les compétences. C’est pour ça qu’il existe des sociétés spécialisées dans l’offre de plateformes techniques à destination des MVNO. Ceux-ci peuvent aller de simples services à la mise à dispositions de la plateformes complètes. Les MVNE pour Mobile Virtual Network Enabler géreront tout ce que le MVNO aura décidé de lui confier. Souvent, il s’agira d’au minimum toute la partie technique que ça soit la connexion avec le MNO ou les serveurs nécessaires. Le MVNO devant ensuite uniquement s’occuper du service client, de la facturation et de la vente. Cela pouvant être basé sur des systèmes informatiques du MVNE aussi.

MVNA

Un opérateur de téléphone mobile (MNO) peut soit se connecter à des MVNO ou MVNE en direct soit se dire qu’il passe par un opérateur tiers qui se chargera de rassembler tout les MVNO. On parlera alors de Mobile Virtual Network Aggregator. Le but est assez simple; simplifier le travail pour l’opérateur surtout dans le cas de petits MVNO.

Le MVNA se chargera d’acheter le traffic sur le réseau physique et le revendra à ses clients MVNO. Si cela concerne la partie commerciale, derrière aussi, cela fonctionnera de la même façon. Ainsi le MVNA se connectera au MNO et, de l’autre côté, les MVNO se connecteront au MVNA. Souvent avec des services supplémentaires que le MVNA propose.

On pourrait dès lors très bien imaginer qu’un MVNO utilise un MVNE qui se connecte à un MVNA pour utiliser le réseau d’un MNO.

Voici la liste des “opérateurs” présents actuellement en Belgique

Les MNO belges

Les autres

Dans cette liste, on retrouve des opérateurs offrant des services aux particuliers, aux professionnels mais aussi des services autres tels que des SIP Trunk, des numéros pour des sms, pour du M2M ou simplement des MVNE ou MVNA.

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Jonathan Estevez

J’aime les nouvelles technologies, au point d’avoir fait de ma passion mon métier en étant « System Administrator ». Ma vie en Hastag ? #Geek #ICT #Telecom #Mobile #Smartphone #4G #Android #iOS #Windows #MacOS #Belgium #Brussels

3 commentaires

Pascal Duc · 07/08/2018 à 21:44

Quel travail de documentation, merci. Et le le reseau Astrid ( force de l’ordre) il est ou dans cette hiérarchie ?

    Jonathan Estevez · 07/08/2018 à 22:00

    Astrid est un réseau utilisant la technologie Tetra. Ce qui est totalement différent des réseaux basé sur les normes GSM. Il n’y a donc aucune raison d’en parler 🙂

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