Bonsoir à tous,
J'ai profité d'une halte dans
l'immonde tour de l'Université Paris 1 Tolbiac, à Paris, pour tester les
deux types de sauts de fréquence susvisés en situation dégradée, c'est
à dire lorsque les brouillages sur la voie radio sont intenses.
Le test s'est déroulé au 16° étage
du bâtiment de la fac, soit à plus de 50 m du sol, en visibilité directe
de nombreux sites, la vue étant parfaitement dégagée vers le nord.
La distance de réutilisation des
canaux, sur les sites GSM, est conçue, en ville, dans le but d'optimiser
les capacités de trafic, pour une utilisation proche du sol ou dans les étages
moyens, et non pour permettre de téléphoner largement au-dessus du niveau
des toits. De gros brouillages intercellulaires étaient donc à attendre
dans cette configuration...
Le moins que je puisse dire, c'est
que je n'ai pas été déçu.
Les tests ont été conduits, pour
les trois réseaux, sur la voie "descendante" seulement (c'est à
dire que j'évaluais la qualité de la comm de mon côté, sans parler à un
interlocuteur susceptible de me dire s'il me comprenait ou pas), mais en
EFR, ce qui m'a contraint à m'y reprendre à plusieurs fois lors des tests
SFR.
L'itinéraire, pour ceux qui
connaissent les lieux, a consisté à partir du hall des ascenseurs jaunes,
de passer devant les ascenseurs oranges, de faire le tour du
couloir des bureaux administratifs puis de revenir à mon point de départ.
Il a été répété quatre fois sur chaque réseau.
Les trois réseaux possèdent à
peu près le même nombre de sites dans le coin, SFR et BoT étant mieux reçus
dans le bas de la tour qu'Itineris, dont les panneaux de la station du Lycée
Claude Monet sont nettement moins bien orientés que ceux des stations
proches de ses concurrents (rue Ch. Moureu, rue Edison) destinées à la
couverture de cette zone. Au 16° étage, en revanche, les stations sélectionnées
en veille sur les trois réseaux présentaient des niveaux de champ
comparables.
Itineris :
L'intelligibilité du laïus de la
MéVo demeure possible sur les trois quarts du parcours, avec néanmoins une
qualité de communication qui n'est jamais parfaite.
Il n'y a pas eu de coupure, mais
des handovers parfois malheureux qui rendaient les mots difficilement compréhensibles
à quasi-inaudibles avant le handover suivant. En moyenne, un handover
toutes les dix secondes, pas forcément sur les mêmes cellules lors de
chacun des quatre essais. Il était, la plupart du temps, globalement
possible de comprendre les instructions du serveur vocal.
Le RXQual sub était quasiment tout
le temps entre 6 et 7.
SFR : Un tout petit peu meilleur qu'Itineris, mais à peine : La présence
de la micro-cellule 900 située à l'angle des rues de Tolbiac et
Baudricourt permettait une bonne qualité des comms lorsqu'elle était sélectionnée
par handover, ce qui n'était pas toujours le cas : Le reste du temps, même
situation que sur Itineris, avec toutefois, lors du deuxième trajet, un
"blanc" total de cinq à six secondes suite à un handover
"malheureux". De nombreux handovers constatés, et pas toujours
vers les mêmes cellules (exactement comme sur Iti). La couche 1800 avait néanmoins
tendance à être sélectionnée un peu plus souvent par handover que sur
Iti. Zone critique près des fenêtres
situées au bout du hall des ascenseurs jaunes, ou la comm était systématiquement
inintelligible.
RXqual sub entre 6 et 7.
BoT : La bonne surprise. Des comms pas parfaites, certes, mais souvent
bonnes, en tout cas intelligibles sans exception. Pas un mot ne s'est perdu
pendant les quatre tests, sauf un, ponctuellement, lors du premier. On
sentait quand même que la qualité de la comm n'était pas au top, mais les
"altérations" de la voix demeuraient néanmoins plus faibles, en
moyenne, que sur Iti et SFR, même si, à certains moments, il était
flagrant que seul la présence de l'EFR permettait de conserver une bonne
compréhension des propos, sans avoir à faire d'effort. Le nombre de
handovers était nettement moins élevé que sur Iti et SFR (quatre ou cinq
en tout, sur chaque trajet, pas forcément sur les mêmes cellules à chaque
fois).
RXqual sub entre 4 et 5, parfois 6, mais rarement, et très
ponctuellement 7.
Iti et SFR utilisent le saut de fréquence simple, avec en moyenne un
hopping sur 3 à 4 fréquences dans la zone, et BoT le saut de fréquence
synthétisé (ou étendu) avec des séquences de saut d'une vingtaine de
canaux.
Sans connaître avec précison le taux d'occupation de chaque réseau
à ce moment là, ni être à même de définir en quoi les choix
d'implantation des sites radio (différents pour chaque opérateur) ont pu
avoir tel ou tel effet ponctuel dans la situation considérée, il est néanmoins
frappant de constater les effets positifs, sur les résultats de ce petit
test, que semblent avoir eu le saut de fréquence synthétisé...
Il était environ 16 h, et je ne
sais, encore une fois, quelle était la charge réelle de telle ou telle
cellule de tel ou tel opérateur, mais les grosses différences systématiquement
constatées entre les deux types de saut de fréquence me font quand même
supposer que le "moyennage" du brouillage intercellulaire en SFE
n'est quand même pas un vain mot... Surtout qu'il était très clair que,
sur Iti comme sur SFR, certaines cellules étaient beaucoup plus défavorisées
que d'autres du point de vue de la capacité à rendre la comm intelligible,
ce que je n'ai pas réussi à déterminer avec précision en ce qui concerne
BoT.
A+,
Olivier
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